Pour la première fois dans l’histoire du mouvement altermondialiste, le Forum social mondial (FSM) s’est réuni dans un pays du Nord, à Montréal. Cela n’a pas été sans poser de réelles difficultés en termes de participations en raison des politiques canadiennes restrictives en termes de séjour sur son territoire. ..Malgré ces difficultés, pas moins de 50 000 participants étaient réunis du 9 au 14 août 2016. Certes, c’est trois fois moins que le forum social mondial de Porto Alegre en 2005. Mais le Forum Social Mondial (FSM) n’en demeure pas moins le plus grand rassemblement de la société civile « qui s’oppose au néolibéralisme et à la domination du monde par le capital et toute forme d’impérialisme, et qui s’emploie à bâtir une société planétaire axée sur l’être humain ».
Ainsi le slogan du FSM, « un autre monde est possible », loin de la capitulation idéologique de certains, de l’aveu d’impuissance d’autres, est plus que jamais une nécessité. À l’heure de la dérégulation généralisée et des traités de libres échanges qui remettent en cause les législations régulatrices adoptées par des parlements élus démocratiquement, la voix des altermondialistes peine à se faire entendre.
Pourtant, les mouvements tels qu’Occupy Wall Street, les Indignés ou Nuit Debout, nouvelles formes de résistance citoyennes, nous ont prouvé que les citoyens, dans le monde entier, continuent de se mobiliser.
De ce double constat, se pose forcément la question de la capacité de ces nouveaux mouvements à faire émerger des politiques alternatives au niveau mondial età faire entendre la voix de la société civile contre celle des oligarchies économiques mondialisées. C’est alors bien l’efficacité de leurs luttes qui est en cause et de notre capacité à les soutenir.
Ce sont ces luttes que nous sommes venus soutenir à Montréal en ce mois d’août, par notre présence au Forum Social Mondial, mais qui guident également notre action tout au long de notre mandat, en portant ces valeurs dans les instances où nous siégeons comme dans notre action citoyenne et associative. Nous avons ainsi co-organisé des ateliers à Montréal, avec Français du monde-adfe et le Forum Progressiste Mondial, mais également le Broadband Institute, la Friedrich Ebert Stiftung, la FEPS, les réseaux de Justice Fiscale et les syndicats québécois, sur ce qui nous tient à cœur : la génération du millénaire, le respect de la dignité humaine dans la gestion de la crise migratoire, la justice fiscale, l’environnement…
C’est donc plein de bonnes idées altermondialistes que nous sommes sortis de ce forum social mondial. Nous retenons notamment le beau projet, au cœur de la lutte contre les paradis fiscaux, que constituerait la création d’une institution internationale contre l’évasion fiscale et les paradis fiscaux, dans les instances décisionnelles desquelles les pays du Sud seraient représentés, actant ainsi la fin de la domination des pays les plus riches, représentés au G20 et à l’OCDE, sur la gouvernance mondiale en matière fiscale, dont les résultats demeurent mitigés.
Nous continuerons à travailler à la convergence des idées progressistes afin de construire ensemble un monde plus juste, plus solidaire et plus équitable.
Cécilia Gondard et Yan Chantrel